Loth et ses filles.

Orazio Gentileschi, Loth et ses filles, Musée Jean-Paul Getty (Los Angeles)

Il était une fois un monsieur du nom de Loth, mais il habitait pas en Orcanie (référence inside (si tu l'as compris, je t'aime beaucoup bien, si tu l'as pas comprise, je t'aime peut-être beaucoup bien, mais quand même moins)).
Loth était un gens bon. Il faisait plein de trucs biens comme héberger des étrangers ou laisser la dernière part de tarte à quelqu'un d'autre ou tu vois. Par contre il laissait jamais sa place aux vieux dans le bus, mais ça c'est parce qu'à l'époque ils avaient pas encore inventé le bus. Ceci explique cela.

Loth habitait dans une riante cité du nom de Sodome. À Sodome, tout un chacun était méchant. C'est bien simple, tout ce qu'il fallait pas faire, ils s'empressaient de le faire. Sauf Loth, puisque je viens de te dire que c'était un gens bien, et aussi la femme et les filles de Loth qui étaient top-moumoutes aussi.
Il se trouve que notre ami Dieu était pas hyper hyper content des habitants de Sodome, vu que comme je viens de te l'annoncer ils étaient tous méchants. Mais bon, histoire de pas mettre la charrue avant les bovidés, Dieu décide d'envoyer un test aux habitants de Sodome : il envoie deux anges.
Les deux anges ils sont hébergés par Loth (soit y'avait pas d'hôtel à Sodome, soit les anges étaient radins, nous ne le saurons jamais), et là tu devineras jamais !
Y'a des habitants de Sodome qui se pointent chez Loth et qui lui tiennent ce langage : "ohééé, du Loth, que tu es joli, que tu nous sembles beau ! Sans mentir, i'paraît que y' deux étrangers chez toi, et ça tombe bien, nous on kiffe les étrangers, alors on voudrait bien que tu nous les présentes, histoire qu'on fasse connaissance, qu'on les viole, tout ça tout ça. D'ac ?"
Et Loth, tu devines, il est pas d'accord (sans rire), alors il répond aux habitants : "Laissez tomber la neige, je vous prête pas mes invités, par contre si vous tenez absolument à violer quelqu'un y'a bien mes filles. Mais vraiment, je peux rien faire de mieux".
Donc, tu peux noter, offrir ses filles à un viol collectif est pas considéré comme un défaut dans cette histoire, c'est tout à fait merveilleux.
John Martin, Sodome et Gomorrhe
Bon finalement, cette histoire de viol ça tombe à l'eau, mais comme tu vois, le plan de Dieu pour prouver que les habitants de Sodome sont tous des fifrelins a marché au poil. Du coup, ni une, ni deux, Dieu décide de tuer tout le monde. Sauf Loth évidemment, vu que c'est un gens bon (je te rappelle, offrir ses filles à violer ça compte pas comme être un mauvais gens), et aussi sa femme et ses filles.
Les deux anges leur disent : "dégagez de là mes petits poulets, ça va être barbecue-party dans la ville d'ici peu, vaudrait mieux pas que vous soyez dans les parages à ce moment-là, sauf si vous voulez finir en hot-dog". Et ils ajoutent "vous pouvez décaniller, par contre, regardez surtout pas derrière vous, sinon il va vous arriver une tuile".
Sur ces belles paroles, Loth et sa petite famille se trisse Patrice, ils prennent la route, et Dieu bousille toute la ville, il met le feu partout, et paf les vilains habitants de Sodome ils sont tous morts, bien fait pour eux.
Et la femme de Loth, qui est un peu neuneu sur les bords, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle se retourne. Et bon, la tuile annoncée arrive : la voici qui se transforme en statue de sel. En même temps y'a une consigne à respecter et elle le fait pas, on pouvait plus rien faire pour elle.
Bref, out la femme de Loth (de toute façon elle avait même pas de prénom, alors), le brave monsieur reste avec ses deux filles. Ils marchent, ils marchent, et après c'est la nuit alors ils s'arrêtent pour dormir dans une grotte.
On vient de voir que Mme Loth avait pas été livrée à tous les étages niveau intelligence, et là tu vas voir que ses filles ont de qui tenir. Les donzelles se mettent à papoter entre elles, et à un moment, elles arrivent à la conclusion que ça y est tout le monde est mort sur Terre, y'a plus aucun survivant à part leur papounet chéri et elles, c'est la fin des z'haricots, tout ça tout ça.
Une petite ville qui brûle et ça y est tout le monde est mort, on peut pas dire que la géographie était leur fort à ces deux-là.
Toujours est-il qu'elles commencent à paniquer, oulala, oulala, que va-t-on devenir ?
Et là, fille numéro 1 (elles ont pas de nom non plus) a un bref éclair de génie (enfin de génie...). Elle explique son plan à fille numéro 2 : "C'est bien aisé soeurette, on est plus que trois sur Terre, donc va falloir se mettre au boulot et repeupler tout ça, sinon on va pas s'en sortir.
- Mais comment va-t-on faire, Papa voudra jamais faire des trucs sexuels avec nous, c'est un gens bon !
- Je sais, je sais, on va prendre tout l'alcool qu'on a pensé à embarquer de chez nous alors qu'il fallait qu'on se dépêche de partir (je veux dire, les gars ils partent en catastrophe avant l'incendie géant, ils pensent même pas à prendre une toile de tente ou autre truc utile, mais par contre l'alcool, haa ça ils ont pas oublié !), et on va saouler Papa ! Comme ça après on le viole et l'affaire est dans le sac !
- Héé mais tu sais que t'es trop maligne toi ? Super idée !"
Et voilà nos deux filles qui décident de saouler leur père pour pouvoir abuser de lui et ainsi repeupler la Terre grâce à de mignons enfants congénitaux.
Je te passe la scène de sexe incestueuse, parce que nous sommes entre gens de bonne compagnie, et je clos mon récit parce qu'en fait je sais pas ce qui se passe après.
Simon Vouet, Loth et ses filles (1633),
 Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire