Fjalar et Galar

Père Castor est absent donc en attendant je te raconte l'histoire de Galar et Fjalar les nains psychopathes.

Au début, c'est comme dans Roméo et Juliette mais en pas pareil. Y'a deux familles qui peuvent pas s'encadrer, les Ases et les Vanes. Ça c'est pareil. Sauf que les deux familles c'est pas des pécores italiens, c'est des dieux nordiques, comme Odin ou Thor, donc là c'est pas pareil. Et des dieux nordiques ça fait tout de suite un peu plus classe.
Chez les Ases, il y a un garçon qui s'appelle Niord, un peu comme la ville. Et chez les Vanes, il y a une fille qui s'appelle Skadi.
Niord et Skadi ils tombent amoureux alors ils se marient, et là tout le monde se réconcilie, c'est tout à fait charmant. On est loin de chez Billy Shakespeare où y'en a trois de chaque famille qui meurent par page et que les amoureux se trucident à la fin. Non là tout le monde il est gentil, tout le monde il est heureux.

Pour prouver qu'ils sont heureux et réconciliés, les Ases et les Vanes décident de faire un truc démentiel. Ils prennent un chaudron, et ils crachent tous dedans. Ils avaient pas encore inventé la tuberculose à l'époque alors ça va.
Et de ce tas de crachats, tu devineras jamais, de ce tas de crachat donc, naît un gugusse. Le gugusse il s'appelle Kvasir. Kvasir est un géant. Kvasir possède la Sagesse, la Connaissance, et toutes les sciences. Un peu comme le Petit Robert et Larousse réunis. Du coup les dieux, ils trouvent ça plutôt cool, alors ils l'envoient à la campagne et il devait filer la connaissance à tous les pécores qu'il croisait.

Kvasir


Un jour, pendant qu'il marchait marchait pour trouver un gens bête à instruire (y'avait eu une chute démographique d'abrutis, avec toute cette histoire de crachats), il rencontre deux petits nains. Les petits nains, qui s'appellent Galar et Fjalar, disent à Kvasir de venir manger dans leur demeure, bon il faudra peut-être qu'il se baisse un peu pour pas se cogner, mais la nourriture est divine.

Nous on sait que les deux petits nains c'est des psychopathes, mais Kvasir il le sait pas, alors il dit oui de bon cœur, il avait l'estomac dans les talons avec toute cette marche. Donc il suit Galar et Fjalar qui l'emmènent dans leur toute petite maison, qui était en fait une grotte.
Kvasir entre, hume l'air pour sentir la bonne odeur de nourriture, sauf que y'en a pas. Il veut aller se mettre assis à table en attendant que le manger soit prêt, mais là les deux nimbus lui sautent dessus, et ils le dézinguent.
Kvasir est mort. C'est très triste. Sauf pour les deux petits nains, qui, ni une ni deux, vident Robert Larousse de son sang, jusqu'à la dernière goutte. Ils mettent ça dans un chaudron et ils mélangent avec du miel, ce qui fait, pas du tout du sang sucré comme on pourrait le croire, mais de l'hydromel. J'dis, la prochaine fois que tu vas en Bretagne, réfléchis-y à deux fois avant de boire de l'hydromel, surtout s'il y a des êtres de petites taille dans l'assistance.
C'était un hydromel magique, parce que si tu étais pas repoussé par le goût et par l'odeur et que tu en buvais, tu te retrouvais tout à coup poète érudit. Les deux d'un coup.
En fait c'est rien que pour ça que Galar et Fjalar ils ont dézingué Kvasir, je crois. Puis alors les petits malins, quand on leur a demandé ce qui était arrivé à Kvasir, ils ont dit qu'il s'était étouffé dans son savoir. Un peu comme si son savoir ça avait été une langue qui avait gonflé, ou un truc du genre. Et les dieux ils ont gobé ça (ils avaient pas du boire d'hydromel alors ils étaient pas érudits, et voilà le travail).

Galar et Fjalar, nos deux héros, forts de leur première expérience dans le monde du crime, décidèrent de recommencer.
Ils invitent à festoyer un couple d'amis, intitulés Gilling et la femme de Gilling. Elle avait pas de nom celle-là. Ils arrivent, et Gilling sonne à la grotte "GILLING GILLING !" et les deux nains disent "entrez, c'est ouvert". Et bien sûr que c'était ouvert, c'est une grotte, y'a pas de porte. Le petit repas se passe et tout, et à un moment les deux petits nains ils proposent à Gilling une balade digestive pour lui montrer un petit étang au poil pour pêcher. La femme de Gilling elle reste dans la grotte, sûrement pour faire la vaisselle, et pendant ce temps nos trois compères vont voir ledit étang. Ils vont au milieu avec une barque, là paf ils rencontrent des rochers, et paf Gilling il tombe à l’eau et il se noie. Galar et Fjalar, tous jouasses, ils retournent dans leur grotte où la femme de Gilling avait fini de faire la vaisselle. Ils vont la voir, et ni une ni trois, sans ménagement, ils lui annoncent que son époux vient de périr. La pauvresse elle est tristoune. Alors un des deux petits nains il lui dit « si ça peut atténuer ton chagrin, gente madame, viens avec moi et je te montre où trépassa feu ton époux ». La femme de Gilling elle accepte. Elle a du se dire que peut-être elle allait retrouver le corps de son époux et qu’elle l’empaillerait pour faire une présence dans la maison.
Ce qu’elle avait pas prévu, c’est que Galar, le deuxième petit nain, il était posté au-dessus de l’entrée de la grotte avec un très gros caillou. Quand la femme de Gilling elle a pointé le bout de son museau et de ses yeux bouffis à l’air libre, paf, l‘autre il lui balance le caillou sur la figure. Et voilà elle meurt.
Et Galar et Fjalar, ces deux psychopathes, ils sont tout contents contents.

Et peut-être nos deux malfrats vont rester impunis, ou peut-être que Suttung le fils de Gilling va venir venger ses parents, mais nous verrons pas ça aujourd’hui. Peut-être un autre jour si tu es sage.

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